• Alchimie

    Alchimie

     

     

     

     

      

      

    Rien ni personne ne vous oblige à croire en les promesses de l’alchimie : santé, longévité, science profonde et capacité de transmuter les métaux, etc. Mais nous, qui nous sommes engagés dans ce chemin il y a fort longtemps, y avons été mené par notre aïeul, avons beaucoup lu et laborieusement travaillé, vous témoignons que cela ne fut pas dit en vain. C’est probablement pour cela que la littérature alchimique est dite hermétique, c’est-à-dire fermée, et donc difficile à ouvrir : nous affirmons sans malice aucune que la lecture patiente des bons ouvrages peut, si vous êtes attentifs et travailleurs (notes, révisions, comparaisons, assiduité et conscience aigue, etc.) vous amener au seuil du mystère, et même, si vous dépassez l’ordinaire, vous ouvrir le sanctuaire le plus incroyable de la Nature, que Dieu réserve à ses seuls élus… « Lis, lis, lis et relis, et tu trouveras » dit le Livre muet.

      INTRODUCTION

    L'Alchimie, l’Astrologie, la Magie et la Théurgie sont d’éminentes et antiquissimes disciplines savantes issues de la tradition dite occulte.

    C’est probablement pour cela que les pseudo-cartésiens, les réductionnistes, scientistes et autres zététiciens à la mode leurs refusent encore le statut de corpus savants à étudier, le droit de s’y intéresser et, même, d'en parler publiquement...

    Cependant, et malgré cette dénomination, elles ne sauraient être mêlées ou confondues à l'Occultisme, cette philosophie prétendument spiritualiste – mais en réalité spirite – qui s'érigea en réaction − légitime − au matérialisme et au machinisme effrénés du début du XXe siècle, sinon et seulement l'étymologie du mot latin occultus, qui signifie simplement caché.

    Cette appellation d’occulte, donnée aux Sciences traditionnelles par les hermétistes, mais récupérée sans savoir ni scrupules par les occultistes, n'était aucunement anodine, mais avait bien pour but − comme c'est très souvent le cas chez eux − de transmettre à certains des informations sur l'authentique nature de ce savoir fermé, qu’elle souhaite sceller à d’autres.

    Ainsi le véritable contenu du mot occulte peut-il être saisi par la lecture typique des hermétistes, dite cabalistique, et sera ainsi déchiffré :

    "O  C  culte", c'est-à-dire "culte du Soleil et de la Lune" (le O et le C ƒ sont les glyphes astrologiques et alchimiques du Soleil, de l'Or, du cœur, et de la Lune, de l'Argent et du cerveau, etc. selon le contexte), ou mieux, "culture relative au visible et à l'invisible", "au fini et à l'infini", à "la polarité", ou encore, en dernier lieu : "science de la séparation et de l'union", car là est la véritable science héritée des anciens Sages.

    Ces savoirs n’étaient pas occultés pour entretenir une volonté de secret, mais l’étaient dans la Nature et par nature, et ne pouvaient par conséquent qu’être révélés, c’est-à-dire d’abord perçus par l’intuition, puis confirmés par la raison, l'expérience, et l'épreuve de la Nature…

    La vie d’un homme n’aurait d’ailleurs jamais suffit pour découvrir quoi que ce soit dans ces domaines, quand bien même celui-ci aurait possédé un don d’observation hors norme, ainsi qu’une intuition, une intelligence, et des moyens supérieurs.

     Alchimie

     

      

    QU'EST-CE QUE L'ALCHIMIE ?

    Alchimie

      

    L’Alchimie est un art du feu.

    Son principe est l’épuration naturelle.

    Sa méthode consiste en dissoudre et coaguler.

    Elle est la plus ancienne et la plus haute discipline théorique et pratique relative à la matière et à son évolution.

    On ne sait rien de précis ni de définitif concernant les origines conceptuelles, historiques et géographiques de l’Alchimie.

    Elle apparaît principalement en trois zones du monde ancien, aussi éloignées par la distance qu’elles sont proches par les aspects : écriture hiéroglyphique, astronomie et astrologie spécifiques évoluées, médecine de haute capacité, pyramides, origines célestes, momies, etc. : l’Egypte, le Yucatan mexicain, et la Chine…

    Pour cette raison, nous pourrons donc parler d’alchimie occidentale, orientale ou méso-américaine, bien que théories et pratiques soient rigoureusement les mêmes partout : seuls l’expression et les aspects changent…

    Le plus important reste que l'Alchimie, tout comme ses consoeurs l'Astrologie et la Magie, est un héritage, ce qui n'autorise personne à en retirer ou y ajouter quoi que ce soit ...

    Elle nous est parvenue selon plusieurs modalités :

    - Les livres (environ 20 000 titres )

    - Les demeures philosophales (environ 200 sites, liste non limitative)

    - Les confidences amicales d'un Philosophe de la Nature (peu fréquent)

    - L'étude au sein d'une authentique société initiatique (en existe-t-il encore ?)

    - La succession familiale choisie (rare)

    - Un grâce particulière (extrêmement rare)

    Nous l’offrirons ici à la manière de nos prédécesseur , c'est-à-dire de manière cabalistique, mais en étant cependant – et de beaucoup – plus ouverts et généreux qu’ils ne le furent…

    Ci-après, les principaux axes par lesquels l’étudier…

    -          Genèse et histoire

    -          Evolution

    -          Principes

    -          Champs d'application

    -          Techniques

    -          Pratique éprouvée

    -          Interfaces avec d'autres disciplines

    -          Résultats vérifiés

    Le point nodal de l'alchimie reste le problème des trnasmutations - métalliques ou autres - qui semblent défier ce que nous pensons savoir de la physique...

    Quel crédit accorder à ces histoires de transmutations ?

    UNE TRANSMUTATION ALCHIMIQUE COMME SI      VOUS Y ÉTIEZ

    Les relations de transmutations  métalliques - ou d’autres espèces -, directement issues des témoins eux-mêmes, sont très rarement éditées. Aussi nous-à-t-il paru intéressant de choisir, parmi les quelques quatre cents témoignages qu'a retenu l'Histoire, l'un de ces récits trop peu connus du public. Nous nous sommes efforcés de rassembler la totalité des informations relatives à cet événement exceptionnel, et nous le présentons à nos visiteurs dans la version la plus complète à ce jour

    « Ils sont si obstinés, que quand même ils verraient des merveilles ou des miracles, ils ne quitteraient pas leurs faux raisonnements pour entrer dans le droit chemin de la vérité ».

    Secret révélé ou une entrée ouverte au palais fermé du roi.

                                                     Eyrenée Philalèthe. Chap. VI.3.

    La plupart des auteurs d'ouvrages consacrés à la chimie ou à l'alchimie éludent discrètement le problème de la réalité des transmutations. Afin de se débarrasser de cette épineuse difficulté, ils présentent le plus souvent des récits tendancieux, tronqués, et quelquefois même falsifiés. Beaucoup d'entre eux posent mal ce problème, et le reste l'estime résolu - négativement, bien sur ! -, en s'appuyant sur l'orthodoxe opinion des chimistes. Ces ouvrages sont fréquemment le travail de contempteurs ou de prosélytes de l'art hermétique, et ni les uns ni les autres n'offrent la rigueur suffisante pour étayer  sérieusement une opinion : ils n'établissent pas même de nuances entre les souffleurs, les spagyristes, les hyperchimistes, les archimistes, les Philosophes adeptes, et les charlatans... et pourtant, malgré les apparences, ceux-ci sont loin de s'exprimer dans le même langage, de parler des mêmes choses, et de partager de semblables objectifs.

    Nous dédions notre article à la mémoire de M. Bernard Husson, décédé il y a quelques années dans l’indifférence quasi-totale, en espérant attirer le lecteur vers les ouvrages de cet homme rare et précieux, dont la puissante érudition n’avait d’égale que la profonde discrétion : c’est par reconnaissance pour sa très considérable contribution à l’Art d’Hermès que nous avons osé rédiger notre article dans un style proche du sien, qui, justement, était totalement dénué d’effets de style. Nous l’avons fait  - sans la moindre irrévérence et sans aucun scrupule -, car les auteurs, en Alchimie notamment, se doivent de faire ainsi, par honneur pour le Verbe, qui doit être rigoureux et clair, et par respect pour l’antique Science, à laquelle on ne doit ni ajouter ni retrancher.

    Merci, aussi et encore, à François Trojani, le préfacier de la réédition de l’ouvrage de M. Bernard Husson, pudiquement intitulé Transmutations alchimiques.

    Un témoin d'exception

    Le Dr Johann-Friedrich Schweitzer (né en 1625 à Köthen, dans le duché d'Anhalt, et mort en 1709 à La Haye, en Hollande), plus connu sous le nom de Helvétius (arrière grand-père de notre Claude-Adrien Helvétius français, philosophe athée et Fermier général, comme le chimiste Antoine Laurent de Lavoisier), est chimiste, physicien, et médecin personnel du duc d'Orange, et son petit fils celui de la Reine de Hollande. C'est un savant fort illustre à son époque, qui n'a aucune sympathie particulière pour les racontars des alchimistes, dont il connaît les écrits et prétentions. Il a même fait paraître une acerbe critique à leur sujet au sujet de la poudre du chevalier Kenelm Digby. Voici donc, de sa plume, et traduit du latin, le récit qu'il fit de cette aventure, qu'on trouve dans son livre Vitulus aureus, quem mundus adorat & orat, in quo tractatur de naturae miraculo transmutandi metalla (Le veau d'or, que le monde adore et prie, etc.) paru en 1667, et que l’on trouve aussi imprimé dans le Musée hermétique, et la Bibliothèque chimique du médecin suisse Jean-Jacques Manget.

    « Le vingt-sept décembre 1666, dans l'après-midi, un étranger se présenta chez moi, à La Haye, l'air d'un plébéien, mais d'une honnête gravité, et d'une autorité pleine de sérieux. De taille moyenne, il avait un visage plutôt allongé, légèrement grêlé de petite vérole, une chevelure sombre, sans aucune trace de frisure, et un menton imberbe. Il pouvait avoir quarante-deux ou quarante-trois ans et était natif des provinces du Nord. Après m'avoir salué, il me pria très respectueusement de lui pardonner la grossièreté de son aspect, dû au fait qu'il était grand amateur de l'Art pyrotechnique. Il ajouta qu'il avait d'abord eu l'intention de venir accompagné d'un sien ami, puis qu'il avait lu certains de mes petits traités, particulièrement celui contre la poudre sympathique de Sir Kenelm Digby ; il s'était ainsi rendu compte de mes doutes au sujet du mystère philosophique, ce qui motivait sa venue, et il me demande si je croyais impossible que la nature renfermât un grand mystère capable de soigner tous les maux, à moins qu'eussent déjà péri les parties principales (telles que poumons,  foie, etc.) ou que fût arrivée l'heure prédestinée de la mort. Je répondis qu'un tel médicament était l'acquisition la plus désirable pour quiconque est médecin, mais que je n'avais jamais rencontré un adepte ni vu ce médicament, bien que j'eusse beaucoup lu à son sujet et souhaiterai vivement l'avoir. Je lui demandai alors s'il était médecin, du fait qu'il parlait avec tant de science de ce médicament universel, mais, sans répondre directement à ma question, il dit qu'il était fondeur de cuivre, et qu'un ami lui avait enseigné bien des choses merveilleuses en l'art de chimie, dans sa jeunesse, et tout particulièrement  la manière d'extraire des métaux, par la simple vertu du feu, nombre d'arcanes médicaux, et qu'il continuait à s'y consacrer. Après une autre grande péroraison concernant les expériences sur les métaux, cet Elias me demanda si je reconnaîtrais la pierre philosophale si je la voyais. Je ne lui répondis pas, bien que j'eusse beaucoup lu à ce sujet, dans Paracelse, van Helmont, Basile Valentin et tant d'autres, mais je n'osai dire que je pouvais reconnaître la substance philosophale. Entre temps, il retira de sa bourse, ou de sa poche de poitrine, une boîte en ivoire finement travaillé, d'où il prit trois petits morceaux  ou blocs pesants de la pierre, chacun de la grosseur d'une petite noix, transparent, d'une pâle couleur de soufre, et portant les marques de graduation intérieure du creuset dans lequel, semble-t-il, cette très noble matière avait été fondue. On pouvait les considérer, me dit-il, comme étant capables de transmuer environ vingt tonnes d'or. Après les avoir contemplés avidement et tenus en main pendant presque un quart d'heure, et obtenu de leur propriétaire maints secrets merveilleux concernant leurs effets admirables sur les  corps métalliques et  humains, je lui rendis ce trésor des trésors, ce que je fis l'esprit extrêmement triste, comme quelqu'un agissant à contrecœur, mais très humblement, et en le remerciant beaucoup, comme cela se devait dans un pareil cas. J'ai encore voulu savoir pourquoi la couleur en était jaune, et non rouge, rubis, ou pourpre, comme les philosophes l'ont décrite ; il me répondit que ce n'était rien, qu'elle était assez mûre et affinée. Humblement, je le priais de m'offrir un menu morceau de ce médicament, afin de garder de lui un souvenir éternel, ne serait-ce que gros comme une semence de chanvre ou de coriandre. Il me répondit : "Oh non, non, ce ne serait pas permis, même si tu me payais d'autant de ducats d'or qu'en peut contenir cette pièce : ce n'est pas à cause de la valeur de la matière, mais en raison des conséquences, et je ne peut rien divulguer. Si il était possible que le feu consumât le feu, je préférerais jeter toute cette substance au sein des flammes les plus ardentes !". Cependant, il me demanda peu après si je disposais d'une pièce privée qui ne s'ouvrît pas sur la rue ; je le conduisis dans la mieux meublée de celles qui donnaient derrière, dans laquelle il entra sans même essuyer ses souliers couverts de boue et de neige, comme nous en avons coutume. Je ne doutais plus alors qu'il allait m'en remettre un morceau, ou me confier quelque grand secret, mais mon espoir fut vain : il me demanda un petit morceau d'or, et, retirant son manteau en houppelande de berger, il ouvrit son pourpoint sous lequel il portait, suspendues à des rubans de soie verte, cinq pièces d'or aussi grandes qu'un petit tranchoir d'étain ; et cet or était tellement supérieur au mien en qualité qu'il n'y avait aucune comparaison possible quant à la malléabilité et à la couleur ; et il y était gravé les images et les inscriptions qu'il m'autorisa à recopier (voir illustration). Pris d'une grande admiration, j'ai voulu savoir quand et comment il les avait acquises. Il me répondit : "Un ami étranger qui est demeuré quelques jours dans ma maison - il s'était présenté comme un adepte de l'art hermétique, qu'il venait me révéler - m'a enseigné divers procédés". C'était d'abord comment transformer des pierres et des cristaux ordinaires en rubis, chrysolithes, saphirs, etc. bien plus beaux que ceux qu'on voit d'ordinaire ; puis comment fabriquer le crocus de Mars dont une seule dose guérit infailliblement la dysenterie pestilentielle (le flux sanguin), ainsi qu'une liqueur métallique qui, en quatre jours, vient très sûrement à bout de toutes sortes d'hydropisies ; et encore une eau limpide, transparente, plus onctueuse que du miel, qui, versée dans du sable chaud, extrait en deux heures et toute seule la teinture des grenats, coraux, verres ; et encore bien d'autres choses dont moi, Helvétius,  n'ai pas gardé le souvenir, mon esprit étant occupé au-delà de lui-même à comprendre comment un suc aussi noble pouvait être extrait des métaux et les transmuer ensuite, semblable en cela au chien qui laissa tomber un morceau de viande de sa gueule afin d'en attraper le reflet dans l'eau. Il me conta en outre que le Maître dont il me parlait lui avait demandé un verre d'eau de pluie chaude et de l'argent raffiné et laminé en plaques minces ; cet argent, après qu'on eut ajouté à l'eau un peu d'une poudre blanche, s'y était dissous en moins d'un quart d'heure, comme de la glace qu'on chaufferait. Et il me dit : "... Puis, le Maître ayant bu la moitié à ma santé, et moi l'autre moitié à la sienne, le goût n'étant pas plus fort que celui du lait sucré, je crus ressentir une impression d'allégresse. Je lui demandai si c'était une boisson philosophale et pourquoi nous avions bu cette potion. Il répliqua qu'il ne me "convenait pas d'être aussi curieux". Cet homme poursuivit en disant qu'obéissant toujours aux instructions dudit maître, il avait pris un morceau de tuyau de plomb, d'une gouttière ou d'une citerne, et qu'après l'avoir fait fondre, il avait ajouté un peu de cette poudre d'une matière sulfureuse identique à celle qu'il avait dans sa poche, puis une pincée de plus prélevée à la pointe d'un couteau ; ayant actionné vigoureusement les soufflets pendant un temps très bref, il répandit le tout sur les briques rouges de la cheminée de la cuisine, et cela se révéla être de l'excellent or pur ; ce qui l'avait mis lui-même dans un tel état de tremblement et de stupeur qu'il pouvait à peine parler. Alors son maître, l'encourageant, lui dit : "Prélève la seizième partie de cet or et garde-le en souvenir ; quant au reste, distribue-le aux pauvres", ce qu'il avait fait. Il avait donné de grandes aumônes à l'église de Sparrendam, d'après ce qu'il m'affirma et si ma mémoire est fidèle. Mais je ne lui demandai pas s'il les avait données en une fois ou en plusieurs, en les prélevant sur la masse de l'or ou en pièces d'argent. Continuant à me raconter l'histoire de son maître, il me renseigna complètement sur cet Art Divin. Dès qu'il eut terminé son récit, je le priais le plus humblement possible de me montrer une transmutation effective, pour confirmer ma foi, mais il esquiva ma demande avec tant de discrétion que cela équivalait à un refus. Toutefois il me promit de revenir au bout de trois semaines, et il me montra plusieurs procédés étranges du travail du feu, et la manière d'effectuer la projection, du moment que c'était permis sans aucune restriction. Et il vint trois semaines plus tard, m'invita à sortir une heure ou deux, et au cours de nos promenades, nous tînmes des conversations sur diverses choses relatives aux secrets de la nature cachée du feu ; mais il ne me dit que peu de mots au sujet du grand élixir, m'affirmant gravement qu'il existait seulement pour magnifier la douce renommée et le nom du Dieu très glorieux ; il n'y avait que très peu d'hommes pour rendre sacrifice à Dieu par leurs bonnes actions, ajouta-t-il sur le ton d'un homme d'Eglise ; mais de temps à autres, j'insistais en le priant de me montrer la transmutation des métaux. Je désirais aussi qu'il me jugeât digne de le recevoir chez moi pour qu'il y mangeât et y bût, et je l'en suppliais avec tant de passion qu'aucun soupirant n'aurait pu en déployer davantage pour détourner sa maîtresse d'un rival ; mais tous mes efforts furent vains devant sa détermination et la fixité de son esprit. Je ne pus m'abstenir de lui dire en outre que j'avais un laboratoire convenable et tous les accessoires qu'il fallait prêts pour l'expérience, et qu'une faveur promise était en quelque sorte une dette. "Oui, c'est vrai, me dit-il, mais je t'ai promis de t'instruire à mon retour seulement, à la condition qu'on me le permette". Quand je vis que tout était vain, je lui demandai seulement un tout petit morceau de sa pierre ou un peu de sa poudre, afin de transmuer en or la valeur d'au plus quatre grains ; obéissant enfin à sa commisération philosophique, il m'en remit une miette de la grosseur d'une graine de moutarde ou de navet en disant : "Reçois cette petite parcelle du plus grand trésor du monde, que vraiment peu de rois ou de princes ont jamais connu ou vu". Mais je lui fit observer que cela ne transmuerait probablement pas quatre grains de plomb ; il me demanda alors de le lui rendre, ce que je fis dans l'espoir d'en avoir davantage. En retranchant une moitié avec l'ongle, il la jeta au feu et me rendit le reste enveloppé dans du papier bleu avec ces mots : "Cela te suffit". Ce à quoi je répliquais d'un air vraiment abattu : "Mais, monsieur, qu'est-ce que cela signifie ? l'autre morceau était trop petit, et vous m'en donnez encore moins". Il me dit : "Si tu ne le peux, n'en fait rien ; mais comme la proportion est très forte pour une aussi petite quantité de plomb, mets-en dans le creuset deux drachmes, ou une demi-once, et un petit peu plus de plomb ; car il ne devrait pas y avoir dans le creuset plus de plomb qu'il ne convient pour que le médicament puisse agir et le transmuer". Je le remerciais avec effusion pour le don de ce minuscule trésor concentré vraiment au superlatif, et je le mis avec circonspection dans ma petite boîte, lui promettant de procéder dés le lendemain à l'expérience et de n'en souffler  mot à personne. "Mais non, mais non, dit-il, car nous devons divulguer toutes choses aux enfants de l'Art, de sorte que pour l'insigne honneur de Dieu, ils vivent dans la vérité et ne meurent pas dans la perversion". Ce sur quoi je me confessais à lui : pendant que j'avais eu  en main la  masse entière du médicament, j'en avais gratté un peu avec l'ongle sans pouvoir m'en empêcher, mais je n'y étais pas arrivé, sauf si peu qu'il s'agissait d'une portion indivisible que j'avais enlevée du dessous de l'ongle et enveloppée dans du papier. J'en avais fait une projection sur le plomb, mais il n'y avait pas eu de transmutation, sauf que presque toute la masse du plomb s'écoula, et que le reste n'était qu'un peu de terre vitrifiée. Devant cette révélation inattendue, il se mit à sourire : "Tu es plus habile à commettre un larcin que pour utiliser la teinture, car si tu avais simplement enveloppé l'objet de ton vol dans de la cire jaune pour le préserver des vapeurs qui se dégageaient du plomb, il l'aurait pénétré jusqu'au cœur et transmué en or, mais tu l'as jeté dans les fumées, et il s'est dissous, en partie sous la violence de ces fumées vaporeuses, en partie par l'action de l'alliance sympathique, car les vapeurs de plomb corrompent l'or, l'argent, le mercure, et autres métaux semblables, et les rendent cassants comme du verre". Là-dessus, je lui apportai le creuset où cela avait été fait, et il m'y montra à l'instant, sur les flancs, une marque de la teinture semblable à du safran, et extrêmement belle. Il me promit de revenir le lendemain matin pour corriger mon erreur, et ladite médecine transmuerait alors le plomb en or. Néanmoins, je le priais de bien vouloir me déclarer, seulement pour me renseigner, si le travail philosophique était coûteux et demandait beaucoup de temps. "Mon ami, mon ami, me dit-il, tu es trop curieux et tu ne peux savoir tout en un instant ; pourtant je vais t'apprendre ce que tu désires. Ni l'énormité du prix ni le temps passé ne peuvent décourager quelqu'un ; et quant à la matière dont est faite notre magistère, je veux que tu saches qu'elle comporte seulement deux métaux et minéraux qui servent à la préparer ; mais quant au soufre des philosophes, il se trouve en quantité et abondance plus grande dans les minéraux ; voilà pourquoi on l'en tire". Je lui demandai encore : "Quel est le dissolvant, et l'opération ou le travail sont-ils effectués dans des instruments de verre, ou dans des creusets?" Il me répondit que le dissolvant était un sel céleste, ou de céleste vertu, grâce auquel seuls les sages dissolvent le corps métallique terrestre, cette solution suscitant immédiatement et sans difficulté le très noble élixir des philosophes. C'est dans un creuset que toute l'opération est faite et menée à bien, du début à la fin, le feu étant à l'air libre, et la totalité du travail ne dure pas davantage que quatre jours et ne coûte pas plus que trois florins. De plus, ni le minéral dont on extrait le sel qui sert de moyen ne sont d'un grand prix. Et quand je lui objectais que les philosophes affirment dans leurs écrits qu'il faut y consacrer au moins sept à neuf mois, il répondit : "Seuls les vrais adeptes peuvent comprendre leurs écrits ; aussi ne consignent-ils rien de certain sur le temps. Non, sans les enseignements d'un philosophe qui soit un véritable adepte, aucun étudiant ne peut trouver le moyen de préparer ce grand magistère ; aussi je te préviens et te recommande en tant qu'ami de ne pas gaspiller ton argent et tes biens dans la recherche de cet art, car tu ne le découvriras jamais". Ce à quoi je lui répliquais : "Ton maître, quoiqu'inconnu, te l'as bien montré. Peut-être pourrais-tu m'en enseigner une partie, si bien qu'en connaissant les rudiments je sois capable de reconstituer le reste avec un peu de difficulté, selon le vieux dicton qui dit qu'il est plus aisé d'ajouter à une fondation que d'en commencer une nouvelle". "Dans cet art, me répondit-il, il en est tout autrement, car à moins de connaître la chose de la tête au talon, de la graine au fruit, c'est-à-dire du commencement du commencement à la fin de la fin, et bien que je t'en aie dit quelque chose, tu ne saurais encore ce que font vraiment les philosophes, comment ils ouvrent le sceau vitreux d'Hermès dans lequel le soleil projette sa grande splendeur au moyen de rayons métalliques aux couleurs merveilleuses, comment, dans ce miroir, les yeux de Narcisse contemplent  les  métaux transmuables, car c'est grâce à cela que les métaux volatils peuvent être fixés en les plus permanents des métaux, soit en l'or, soit en l'argent. Mais en voilà assez pour l'instant, car j'ai l'intention, si Dieu le veut, de venir une fois de plus demain, à la neuvième heure (comme je le lui avais proposé), pour discourir plus avant de ce sujet philosophique ; je te montrerai alors la manière de projeter". Et, ayant pris congé, il me laissa dans le souci de l'attente. Mais le lendemain, il ne vint pas, ni n'est venu depuis. Il se fit simplement excuser à neuf heures et demie, prétextant qu'il était occupé, et promettait de paraître à trois heures de l'après-midi. Ce qu'il ne fit point : je n'entendis plus parler de lui depuis lors, si bien que je commençai à douter de toute l'affaire. Néanmoins, tard cette nuit là, ma femme (qui étudie et recherche avec une extrême curiosité les choses de l'art dont cet homme estimable avait discouru) vint me relancer et me harasser pour que je fisse l'expérience avec le petit fruit de sa générosité, afin de m'assurer de la vérité ; disant que sans quoi elle ne se reposerait ni ne dormirait de la nuit. Mais je lui demandais de prendre patience  jusqu'au lendemain matin et d'attendre cet Elias, car, lui dis-je, il reviendra peut-être pour nous montrer la juste manière de procéder. Entre temps (car elle me pressait tant), je commandais d'allumer du feu, convaincu, hélas, que j'allais prouver que cet homme était coupable de fausseté malgré tout le divin de son discours ; lui attribuant également la responsabilité de l'erreur commise lors de la projection de la poudre volée, ramassée sous l'ongle là où s'accumule la saleté, puisque  le plomb n'avait pas été transmué ; l'accusant enfin de m'avoir donné une trop petite proportion dudit médicament (du moins je le pensais) pour travailler une quantité aussi importante de plomb que celle qu'il avait fixée et prétendue bonne. Et je me disais de plus en plus : je crains, je crains que cet homme ne m'ait trompé. Néanmoins, ma femme enveloppa ledit matériau dans de la cire, et je découpais une demie once ou six drachmes de vieux plomb, et le mis dans un creuset sur le feu ; lequel plomb étant fondu, ma femme y jeta ledit médicament dont elle avait fait une petite pilule ou un petit bouton ; et il s'ensuivit une opération parfaite avec force sifflements et bouillonnements, si bien qu'en moins d'un quart d'heure toute la masse de plomb était totalement transmuée en or le meilleur et le plus fin, ce qui nous stupéfia et nous sidéra. Et vraiment, eussè-je vécu à l'époque d'Ovide, il n'y aurait pu y avoir métamorphose plus merveilleuse que celle-là par l'art de l'alchimie. J'aurais employé tous les yeux d'Argus, et même cent de plus, que je n'aurais pu encore contempler à ma suffisance ce travail admirable et presque miraculeux de la nature ; car ce plomb fondu (après la projection) nous avait montré dans le feu les couleurs les plus extraordinaires et les plus belles qu'on pût imaginer. Et le vert le plus pur, une fois le lingot formé, était devenu d'une couleur de sang frais et vivant ; et refroidi, s'était mis à briller comme de l'or resplendissant, le plus pur et le plus fin qui fût. En vérité, avec tous ceux qui se trouvaient autour de moi, j'étais étonné à l'extrême, et j'ai couru avec ce plomb devenu or (et encore chaud) chez l'orfèvre, qui s'émerveilla de sa finesse, et après l'avoir brièvement passé à la pierre de touche, le jugea l'or le meilleur du monde et m'en offrit aussitôt et de bon gré cinquante florins l'once. Le lendemain, la rumeur s'en répandit à La Haye et aux alentours, et bien que nombre de personnes illustres et d'étudiants vinrent me rendre amicalement visite pour le voir. Il y avait parmi eux le Maître des Essais, c'est-à-dire le Contrôleur des Monnaies de cette province de Hollande, Monsieur Porelius ; avec beaucoup d'autres, il me pria de faire passer cet or par leurs contrôles habituels, ce que je fis aussitôt pour satisfaire ma propre curiosité. Puis nous allâmes chez Monsieur Brechtel, l'argentier, qui procéda d'abord à un essai par inquartation, c'est-à-dire qu'il mélangea trois ou quatre parties d'argent à une partie dudit or, le lamina, le lima ou le granula, puis y mit une certaine quantité d'eau-forte qui, dissolvant l'argent, précipita l'or. Après décantation et adoucissement du résidu - la poudre d'or - avec de l'eau, il réduisit le tout et le fondit en une masse qui était de l'or excellent. Et,  alors que nous craignions de la perte, nous trouvâmes que chaque  drachme du premier or avait encore augmenté, c'est-à-dire transmué un scrupule d'argent en or, du fait de l'abondance de sa puissante et excellente teinture. Doutant toutefois que la totalité de l'argent eût ainsi été séparée de l'or, nous avons mélangé ce dernier avec sept parties d'antimoine, fondu et versé le tout dans un cône. Ayant éliminé le régule d'antimoine par soufflage et fait une pesée, nous n'avons pas retrouvé huit grains de notre or, mais après nous être débarrassés du reste de l'antimoine et des scories superflues, nous en avons retrouvé neuf au lieu de huit, lesquels, malgré une couleur pâle et argentée au début, ont repris sans difficulté leur pleine couleur. Ce qui veut dire que sans le meilleur essai possible au feu, non seulement nous n'avions rien perdu, mais gagné, comme dit plus haut. Je refis trois fois l'expérience, et l'argent ressorti de l'eau-forte était le meilleur et le plus malléable qui fût. Si bien qu'au total, ledit médicament ou élixir avait transmué en or six drachmes et deux scrupules de plomb et d'argent ».

    Cette étonnante histoire, émanant d'une personne prudente et qualifiée en chimie, et dont la profonde et courageuse honnêteté nous vaut ce récit,  laissa nombre de ses contemporains persuadés de la vérité de cette transmutation. Peu après, le philosophe Baruch Spinoza, qu'on ne saurait ranger parmi les gens crédules et incultes, enquêta sur cette transmutation. Il parvint à la conviction qu'aucun des éléments en sa possession ne lui permettait de révoquer en doute cette histoire. Voici un extrait de la lettre qu'il adressa de Boorbourg, le 27 mars 1667, en guise de compte-rendu, à son ami Jarrig Jellis 

    « Ayant parlé à Voss de l'affaire d'Helvétius, il se moqua de moi, s'étonna de me voir occupé à de telles bagatelles. Pour en avoir le cœur net, je me rendis chez l'orfèvre Brechtel, qui avait essayé l'or. Celui-ci m'assura que, pendant la fusion, l'or avait encore augmenté de poids quand on y avait jeté de l'argent. Il fallait donc que cet or, qui a changé l'argent en nouvel or, fût d'une nature bien particulière. Non seulement Brechtel, mais d'autres personnes qui avaient assisté à l'essai, m'assurèrent que la chose s'était passée ainsi. Je me rendis ensuite chez Helvétius, qui me montra l'or obtenu et le creuset contenant encore un peu d'or attaché à ses parois. Il me dit qu'il avait jeté à peine sur le plomb fondu le quart d'un grain de blé de pierre philosophale. Il ajouta qu'il ferait connaître cette histoire à tout le monde. Il paraît que cet adepte avait déjà fait la même  expérience à Amsterdam, où l'on pourrait encore le trouver. Voilà toutes les informations que j'ai pu prendre à ce sujet »                                       (Bened. Spinozae Opera posthuma,  p. 553).

    Signalons, par parenthèse, que Spinoza connaissait quelque peu la culture hermétique, à laquelle il avait emprunté les notions de nature naturante et de nature naturée, entre autres, qu'on trouve en effet utilisées avant lui chez Giordano Bruno et Robert Fludd, par exemple, et bien plus anciennement encore.

    Jean Conrad Barchusen, l'auteur très probable du célèbre Traité de la Pierre Philosophale, composé de 78 figures (dont le nombre est évidemment à rapprocher des 78 arcanes du Tarot, qui est "le Grand Livre de Thot" selon Jean-Baptiste Alliette, connu sous son pseudonyme de Etteilla, qui n’est que le palindrome de son patronyme) décrivant un processus philosophique, rencontra Helvétius peu après cette transmutation. Il écrivit, plus tard, dans son livre intitulé Pyrosophia : « M. Helvétius m'a montré l'or dont il parle dans son Vitulus Aureus (...) il [le creuset] était incrusté de petits grains d'or brillants, comme il arrive fréquemment quand on fait fondre de l'or à l'aide d'un sel alcalin. Le côté dudit creuset était encore taché d'une couleur rouge ». Quant à Helvétius, il fut de nouveau témoin d'une transmutation, mais cette fois-ci de nature "archimique" ; la voici telle qu'il l'a décrite, dans le même ouvrage (Le veau d'or) : « Un certain orfèvre de la Haye, un nommé Gril, disciple fort exercé dans l'alchimie, mais homme très pauvre, comme il sied à l'exercice de cette science, il y a quelques années, demandait à mon plus grand ami, c'est-à-dire à Jean-Gaspard Knôttner, teinturier en draperies, de l'esprit de sel préparé de manière non vulgaire. A Knôttner s'informant si ce sel spécial serait ou non utilisé pour les métaux, Gril répondit : pour les métaux. Ensuite il versa cet esprit de sel sur du plomb qu'il avait placé dans un récipient de verre utilisé pour les confitures ou les aliments. Or, après deux semaines apparaissait, surnageant, une très curieuse et resplendissante étoile argentée, comme disposée avec un compas par un très habile artiste. Gril manifesta une grande joie, car, nous annonça-t-il, il avait déjà vu l'étoile des Philosophes, dont il s'était instruit dans Basile Valentin. Moi-même et beaucoup d'autres hommes honorables regardions avec une extrême admiration cette étoile flottante sur l'esprit de sel, tandis que, dans le fond, le plomb restait couleur de cendre et gonflé à l'instar d'une éponge. Cependant, après sept à neuf jours, cette humidité de l'esprit de sel, absorbée par la très grande chaleur de l'air du mois de juillet, disparaissait, l'étoile gagnait le fond et se posait sur ce plomb spongieux et terreux. Cela fut un résultat digne d'admiration, et cela pas pour un petit nombre de témoins. Alors, Gril coupella sur un têt la partie de ce même plomb cendré, prise avec l'étoile adhérente, et il recueillit, d'une livre de ce plomb, douze onces d'argent de coupelle, et de ces douze onces, en outre, deux onces d'excellent or ».

    Dans son ouvrage intitulé Fulcanelli dévoilé (p.191), l'auteur, Mme Geneviève Dubois, crut devoir ajouter à ses propos l'interprétation astrologique de "la médaille en or alchimique que portait Elias Artista et qu'il montra au savant Helvetius", dont il est question ci-avant, travail d’interprétation qu’elle confia à  M. François Trojani. Le texte accompagnant cette médaille était en effet porteur d’une date : "De Jéhovah la merveilleuse et miraculeuse Sagesse s'exprime dans le Saint Livre de la Nature. Je fus exécutée le 26 août 1666". 

    Après cet intermède historique documenté, mais pour celles et ceux qui pensent que le problème des transmutations métalliques par un processus naturel secret mériterait d'être étudié, voici de quoi commencer, méthodiquement proposé...

    LES ECRITS DITS ALCHIMIQUES...

    LA TABLE D'EMERAUDE D'HERMES TRISMEGISTE

    Ce très bref texte, dont la provenance alléguée est l'ancienne Egypte, et dont l'importance est inversement proportionnelle à la longueur, est estimé être le plus précieux résumé des disciplines savantes de l'Ancien monde car le plus compact et complet, ce que nous confirmons sans réserves, c'est pourquoi nous vous encourageons à l'apprendre par coeur dès à présent : nous donnerons ci-après - pour exemple de lecture cabalistique  - les deux premiers mots qui commencent ce très bref texte : Il est, afin que vous découvriez à la fois les possibilités de ce type de langage et ses méthodes spécifiques et efficaces... et au moins une (microscopique) partie de son contenu el...

    Alchimie

     

     

     

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

      

    Etudions :

    l’I majuscule qui commence ce texte n’est autre que la représentation graphique directe d’une colonne, emblème de Thoth-Hermès (colonne se disait en effet thoth en égyptien ancien, colonne qui figure la fonction divine de lien entre la Terre et le Ciel) et lettre emblème de l’Intelligence divine hyposthasiée.

    Composé de deux lettres (le 1 et le 2 assemblés pour faire 3), il représente ici l’unité par rapport à la trinité, visage perceptible du divin approché par l'Intellect.

    Le nombre 9, qui est associé au I du fait du rang qu’occupe cette lettre dans l’alphabet français, est le dernier des nombres, et 9 + I (la colonne vaut également pour le nombre 1, du fait de son analogie de forme) font la totalité, ici : la Création elle-même…

    C’est ainsi que la valeur de cette lettre (9 ou 10, selon sa place dans l’alphabet français, latin, grec, ou hébreu), ajoutée à celle de la lettre suivante, le L (12ème rang), fait 21 ou 22, nombre qui fait penser aux 22 cartes du jeu de Tarot appelées atouts, arcanes ou lames., forme le nom divin par excellence ; AL, dont le graphisme montre un compas suivi d'une équerre (cette précision pour les francs-maçons athés)...

    Leur soustraction ramène une autre fois à la trinité (12 – 9 = 3), alors que 9 est égal à 3 x 3 et que 12 est égal à 4 x 3).

    Ce premier mot Il, un pronom, est l’indicatif de la neutralité en même temps que le rappel de la trinité (troisième de la conjugaison ; je, tu, il…).

    Dans un autre mode d’approche, c’est - en anglais - le mot hill ; colline, excroissance, élévation, donc l’équivalent d’une île du point de vue sémantique : la colline de la création primordiale est ainsi sous-entendue, de même que l’Île de l’Atlantide dont parle Platon (cf. Timée et Critias) et d’autres… telles que les pyramides qui parsèment notre planète, par exemple.

    Dans un autre domaine, la forme du i rappelle la plus haute fonction physiologique du corps humain : l’ensemble cérébro-nerveux (le point sur le i figure la boîte crânienne, alors que la ligne verticale vaut pour la colonne vertébrale), auquel cas, le nombre associé, 9, montre le bulbe rachidien, la base même de l’intelligence, du point de vue de l’anatomie physiologique.

    Dans le cadre de la géométrie, le i représente le cercle (le point sur le I, d’essence féminine parce que circulaire et donc courbe, représentant ici l’inertie) qui domine la droite (d’essence masculine parce que droite et rigide, figurant ici le dynamisme du point en mouvement, le spermatozoïde), tous deux étant cependant nécessaires à l’existence de cette discipline.

    Etudions ensuite, toujours cabalistiquement, le deuxième mot  : est.

    Si le premier mot est un sujet, le mot suivant est un verbe.

    Le verbe (de our ; la lumière, et bio, la vie) est la marque du vivant et de l’action ; c’est le verbe qui transmet la vie à la phrase et la situe dans le temps.

    Ici conjugué à la troisième personne du singulier, les trois lettres qui le constituent, une voyelle et deux consonnes (1 et 2 qui font 3), possèdent chacune une valeur emblématique dont la connaissance offre la compréhension de ce mot :

    E est mise pour l’énergie

    S offre l’image spirale de la manifestation,

    T figure la stabilité, l’équilibre,

    ce qui est le descriptif succinct mais complet de l’être, première qualité de la divinité, et premier des dons libéraux dont nous sommes les bénéficiaires.

    Voilà, brièvement dit, ce que l’on pouvait enseigner sur les deux premiers mots de la célèbre Table d’Emeraude  d’Hermès Trismégiste, c'est-à-dire Hermès le Très grand, et non le trois fois grand… 

    N'est-ce pas assez révélateur des connaissances et de l'intelligence des scripteurs ?

    L'ALCHIMIE PAR LES LIVRES  :

    Ci-après, une liste alphabétique des écrits alchimiques plus ou moins classiques, mais sûrement utiles…

     AUTEURS ANONYMES ou ÉCRITS ATTRIBUÉS

    - Le livre des quinze tablettes de Thoth

    - La Tourbe des philosophes

    - Sept traités ou chapitres dorés d’Hermès

    - Le livre d’Alzé

    - Le tombeau de Sémiramis

    - Révélation de la parole cachée par les Anciens

    - De la manière de la Pierre en général

    - Aurea Catena Homeri (La Nature dévoilée)

    - Tripied du vitriol philosophique

    - La clavicule de la science hermétique par un habitant du Nord…

    - Lettre d’un père à son fils

     ALBERT LE GRAND

    - Le composé des composés

    ANDREAE (Jean-Valentin)

    - Les noces chymiques

    ARTÉPHIUS

    - Le livre secret du très ancien Philosophe Artéphius

    - La clef de la plus grande Sagesse

    AURACH (Georges)

    - Le jardin des richesses

    - Le Don de Dieu

    BACON (Roger)

    - Le Miroir d’Alchimie

    - La Somme philosophique et chymique

    - Les prodiges de l’Art et de la Nature

    BARCHUSEN (Jean-Conrad)

    - Traité symbolique de la Pierre en 78 figures

    BATSDORF (Heinrich von)

    - Le filet d’Ariadne pour entrer en sûreté dans le labyrinthe…

    BONUS DE LOMBARDIE (Petrus)

    - Méthode et moyen de perfectionner les métaux

    CAMBRIEL (Louis-Paul-François)

    - Cours de Philosophie hermétique ou alchimique en 19 leçons

    CHEVALIER INCONNU (le)

    - La nature à découvert

    CHEVREUL (Eugène)

    - Quatre articles sur l’alchimie

    COENDERS VAN HELPEN (Barent)

    - L’escalier des Sages

    COUTAN

    - Le Grand-Œuvre dévoilé

    CRASSELAME (Fra Marc-Antonio)

    - La lumière sortant par soi-même des ténèbres

    CROWLEY (Aleister)

    - Les joutes chimiques du frère Peruarda et les sept lances qu’il brisa

    CYLIANI

    - Hermès dévoilé livré à la postérité

    CYRANO DE BERGERAC (Hercule Savinien)

    - Histoire comique des états et empires du Soleil

    D’ATREMONT (Sieur)

    - Le tombeau de la pauvreté

    D’ESPAGNET (Jean)

    - L’œuvre secret de la philosophie d’Hermès

    - La philosophie naturelle restituée

    DIDEROT (Denis) et D’ALEMBERT (Jean le Rond d’)

    - Dictionnaire d’alchimie constitué sur l’Encyclopédie Universel

    DIGBY (Chevalier Sir Kenelm)

    - Discours fait en une célèbre assemblée

    DUEZE, ou D'EUZE, Pape Jean XXII (Jacques)

    - L’art transmutatoire du pape Jean XXII

    - L’Elixir des Philosophes

    DUJOLS DE VALOIS (Pierre)

    - Hypotypose du Mutus liber

    EYQUEM DU MARTINEAU (Mathurin)

    - Le pilote de l’onde vive

    FABRE (Pierre-Jean)

    - L’alchimiste chrétien

    FIGUIER (Dr Louis)

    - L’alchimie et les alchimistes

    FLAMEL (Nicolas)

    - Le livre des figures hiéroglyphiques

    - Le sommaire philosophique

    - Le désir désiré

    - Le livre des laveures

    - Le grand éclaircissement de la Pierre philosophale

    GEBER

    - La somme de la perfection

    GICHTEL (J. G.)

    - Theosophia pratica

    GIRARDIN

    - Cours de chymie : de l’antimoine

    GLASER (Christoph)

    - Traité de la chymie

    GLAUBER (Jean-Rudolph)

    - La teinture de l’or ou le véritable or potable

    GOBINEAU DE MONTLUISANT (Esprit)

    - Explications très curieuses des énigmes et figures hiéroglyphiques de la cathédrale Notre-Dame de Paris…

    GRASSOT (Louis)

    - La philosophie céleste

    - La lumière tirée du chaos, ou Science hermétique

    GRILLOT DE GIVRY (Emile)

    - Le Grand Œuvre

    HARTUNG VOM HOFF (Caspar)

    - Le petit livre sur l’Art

    HUGINUS A BARMA

    - Le règne de Saturne changé en siècle d’or

    - La Pierre de touche

    ISAAC LE HOLLANDAIS

    - Œuvre de Saturne

    - Œuvre végétable

    JOLLIVET-CASTELOT (François)

    - Comment on devient alchimiste

    - Le Grand Œuvre alchimique

    KELLY (Edward)

    - Le théâtre de l’astronomie terrestre

    - La Pierre des Philosophes

    - Les écrits alchimiques

    - Fragments

    - La voie humide

    KERDANEC DE PORNIC

    - Le livre des XXII feuillets hermétiques

    LABRUNE (Jean de)

    - Panacée universelle

    LACINIUS

    - Sommaire du Rosaire d’Arnauld de Villeneuve

    LA FONTAINE DE VALENCIENNES (Jean de)

    - La fontaine des amoureux de science

    LE CHEVALIER DE LAMBSPRINCK

    - De la Pierre philosophale

    LAVINIUS DE MORAVIE (Venceslas)

    - Traité du ciel terrestre

    LEBRETON (Jean-Baptiste)

    - Les clefs de la Philosophie spagyrique

    LE FEBVRE

    - Cours de chymie

    - Extrait sur l’antimoine

    LE TESSON (Jacques)

    - L’œuvre du lion vert

    LE TRÉVISAN (Comte Bernard)

    - La parole délaissée

    - Le songe vert

    - Traité de la nature de l’œuf des Philosophes

    - Le livre de la Philosophie naturelle des métaux

    LIBAVIUS (Andréa)

    - Appareils de la chymie

    LIMOJON DE SAINT DIDIER (Alexandre-Toussaint de)

    - Le triomphe hermétique

    - L’ancienne guerre des chevaliers

    - L’entretien d’Eudoxe et Pyrophile

    - Lettre au sujet de ce que le Philosophe Aristée…

    - Lettre aux vrais disciples d’Hermès

    LULLE (Raymond)

    - La clavicule

    - La lumière des Mercures

    - La chrysopée du Seigneur

    - Image du feu

    - Elucidation ou Eclaircissement du Testament

    MADATHANUS (Hadrian von Mynsicht, dit)

    - Thésaurus et armamentarium medico-chymicum

    MAÏER (Michael)

    - Atalante fuyant

    MICHELSPACHER (Stéphan)

    - Cabale, miroir de l’Art et de la Nature en alchimie

    MONFAUCON DE VILLARS (Abbé Bernard)

    - Le comte de Gabalis ou Entretien sur les sciences secrètes

    MORAS DE RESPOUR

    - Rares expériences sur l’esprit minéral

    PARACELSE (Philipp Auréol Théophraste Bombast von Hohenheim)

    - De la teinture des physiciens

    - Le ciel des Philosophes ou Livre des recherches

    - Manuel de la Pierre des Philosophes

    - Le trésor des trésors des alchimistes

    PELLETIER (Jean)

    - La pyrotechnie de Starkey

    PHANEG (Georges Descormmiers)

    - Cinquante merveilleux secrets d’alchimie

    PHILALÈTHE (Eyrenée)

    - La moelle d’alchimie

    - L’entrée ouverte au palais fermé du roi

    - Règles pour se conduire dans l’œuvre hermétique

    - Expérience sur la préparation du mercure des Sages

    - Métamorphose métallique

    - Brève conduite au rubis céleste

    - Fontaine des vérités chymiques

    PERNETY (Dom Antoine Joseph)

    - Fables égyptiennes et grecques (en deux tomes)

    - Dictionnaire mytho-hermétique

    POISSON (Albert)

    - Théories et symboles de alchimistes

    PONTANUS (Jean)

    - Epître du feu philosophique

    RIPLEY (George)

    - Le livre des douze portes

    - Traité du Mercure et de la Pierre des Philosophes

    - Le livre des secrets

    - Manuscrit du chevalier George

    SANCELRIEN TOURANGEAU (Le)

    - Clef du Grand-Œuvre

    SEGUIER (Alexandre)

    - Extraits de textes

    SENDIVOGIUS (Michael)

    - Lettre philosophique

    SETHON (Alexandre)

    - Nouvelle lumière chymique

    SCHWAEBLÉ (René)

    - Alchimie simplifiée

    SULAT (Jacob)

    - Le Mutus liber

    SYNÉSIUS

    - Le vrai livre du docte abbé Synésius

    TIFFEREAU (Cyprien-Théodore)

    - L’or et la transmutation des étaux

    THOMAS D’AQUIN

    - Traité

    TOLLIUS (Jacob)

    - Le chemin du ciel chymique

    TRISMOSIN (Salomon)

    - Splendor solis.

    - La Toison d’Or ou Fleur des trésors

    TRITHEIM (Jean)

    - Extraits sur l’hermétisme

    TSCHOUDY (Baron Henri-Théodore de)

    - L’étoile flamboyante

    URBIGER (Le Baron d’)

    - Aphorismes

    - Circulation mineure et circulation majeure urbigérienne

    VALENTIN (Basile)

    - Les douze clés de la Philosophie

    - Le char triomphal de l’antimoine

    - Traité des choses naturelles et surnaturelles

    - Révélation et déclaration de frère Basile Valentin

    - Azoth ou l’or caché des Philosophes

    - Le dernier testament

    - Azoth ou le moyen…

    - Aphorismes basiliens ou canons hermétiques

    VAUQUELIN DES YVETEAUX (Jean)

    - De la Pierre philosophale et de ce qui a convaincu M. des Yveteaux

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